vendredi 20 août 2010

Echec



Les chandelles jetaient nos deux visages dans une pénombre exquise. Seuls nos souffles entre-coupés montaient gracieusement entre les fumées tournoyantes de nos cigarettes. Je me glissais peu à peu dans un de ces doux moments de quiétude qui suivent les spasmes de plaisir. Mes membres s'engourdissaient  et ma tête retombait sur un torse nu, brulant, suant encore. Cette fragrance... Elle a je ne sais quoi d' écœurant.  A mesure que l'ivresse s'évanouissait , mes pensées revenaient , débordantes, torturantes, creusant mes mâchoires d'une grimace de dégout humain. Maintenant cette cuisse d'homme allongée sur moi prenait une lourdeur de plomb. J'en souffre comme d'un supplice. Le souffle qui me parvenait au front était irritant. La main posée sur ma gorge m'étouffait, arrêtait d'un poids énorme les battements de mon coeur. Une répugnance terrible et irrésistible me souleva... Les larmes me vinrent aux yeux.


Lasse et ennuyée je croyais pouvoir désacraliser notre union, la trainer dans la boue pâteuse et profonde du vice... en m'offrant à lui , je crus pouvoir t'y enterrer. Insensée que j'étais! Me voilà honteuse et défaite, écrasée sous la souveraineté farouche de ton souvenir.

jeudi 19 août 2010

Insomnie

Le soir, brulante et épuisée , je m'allonge. Ma main se tend cherchant je ne sais quoi dans l'air pesant de la chambre. Mon souffle se fait court, mes yeux se ferment. Mon corps se réveille alors que mes esprits somnolent.
Un frisson me parcours. Un élan de passion me secoue jusqu'à la moelle. Mon corps se révolte contre mon empire. Il te réclame, toi, cette nuit, ici , à cet instant. Il m'accuse, me torture. Fiévreuse , je cris ton nom. Ta voix me hante. Ta peau frôle la mienne, et je frémis. Ma chair s'affole quand tes bras m'enlacent . Je m'exalte de ton étreinte, dans ta nudité et dans la mienne. Mon corps s'amollie vers un évanouissement loin du monde entier. Là où nos deux corps se redressent majestueusement  dans le vice  , où nos yeux s'allument de ce feux sombre de la luxure . Je te serre éperdument contre ma gorge, je lie mes jambes aux tiennes, je noue mes bras à tes reins. Je te sens. Nous y sommes... Je suis ton souffle, ton sang , ta chair. Je cris , je t'arrache hors de la vie ; grondante, triomphante.. Une rage nous emporte et nous grise de cette ivresse délirante. 
L'obscurité s'étale autour de nous. Notre élan divin se fait à coups réguliers, continus, toujours plus fort, toujours plus haut.. Notre ultime élan vers le bout du ciel culmine dans un gémissement cru, blasphémant, te proclamant dieu de mon univers..


Je me retrouve foudroyée , ivre mais renaissante... Je languis seule dans mon lit, mes vêtements sont éparpillés ça et là , mes mains sont luisantes, prises d'un geste nerveux... et le premier rayon du jour se fraye un passage entre les volets clos de ma fenêtre.